Christine Hartley-Troskie

Christine Hartley-Troskie

Jean-Claude Féret

À cause de cette idée populaire de Chopin « super Romantique » ce qui est certainement vrai, mais qui l'assimile alors à tous les autres Romantiques (Liszt, Schumann, Brahms...), on oublie que d'une part, il a fait tout son apprentissage de pianiste (jusqu'à 19 ans) en Pologne (chez nous, on aurait dit en province), mais aussi et surtout, sous l'enseignement d'un professeur élève de Haydn, et qui lui a ainsi transmis tout l'héritage du siècle précédent.

Bien sûr, le génie propre de Chopin lui a fait très tôt trouver sa propre voie à la fois technique et musicale, et on peut déjà le reconnaître parfaitement dans ses compositions de jeunesse, et je n'inclus pas parmi celles-ci ses Études !… qu'il a pourtant composées à 19 ans, et qui d'ailleurs montrent déjà un aboutissement à la fois pour le style et aussi pour la manière d'envisager le piano.

Très tôt donc, il fut « lui-même », mais ce « lui-même » là, qui n'appréciait que peu Beethoven, jouait chaque jour du Bach (cependant, jamais en concert… peut-être qu'il considérait qu'un piano n'était pas un clavecin…) et puis bien sûr, toute son admiration qui allait à Mozart, et encore au Bel Canto, mais le terme, dans ce temps là, n'avait pas encore pris le sens péjoratif qu'il a aujourd'hui, ramenant des souvenirs de Castafiore (!) . Le Bel Canto, qui veut simplement dire le beau chant, c'est-à-dire le chant orné avec goût… tous ces ornements que les musiciens rajoutaient en les improvisant au siècle précédent (un exemple en est la sonate de Vivaldi qui est sur ce site [À propos de l'auteur/quelques exemples musicaux : Vivaldi]).

Si l'on prend une partition de Chopin, Nocturne ou autre, et qu'on examine toutes les décorations, arpèges, cadences qui donnent la vie à la mélodie, on se rend vite compte de la filiation avec ces mêmes ornements qu'on trouve déjà chez Bach (l'un des premiers à parfois les écrire), et la manière de les jouer est finalement assez proche.

Et puis, il y a ce fameux Rubato, dont on parlait beaucoup à propos de Chopin, car c'était en effet l'un des seuls, à son époque, à savoir encore le faire correctement... cette manière de jouer qui faisait totalement partie de la musique depuis le XVIIe siècle, mais qui après la mort de Mozart avait commencé à se pervertir jusqu'à cette chose que nous avons aujourd'hui, et qu'on appelle "rubato", ce qu'on entend aussi bien dans les salles de concert que sur les enregistrements. (je m'étends un peu là-dessus dans ma théorie de la musique).

En illustration de ce long discours, quelques exemples de ce rubato où les deux mains ne vont pas ensemble (il peut y avoir parfois de grandes différences, mais souvent seulement de petites) c'est d'ailleurs le moment de rappeler que Chopin travaillait assidument le rubato, mais avec un métronome sur son piano, pour s'obliger à garder la main gauche au tempo de tout le monde.

Tout d'abord, la Berceuse, et puis, la première partie d'une étude, celle dont Saint-Saëns justement disait qu'elle était une étude de rubato, et puis encore deux nocturnes.

On pourra remarquer que grâce à cette utilisation particulière du rubato, la musique garde une stabilité et aussi un calme immense, mais tout en étant à la fois souple expressive et sans aucune raideur

La pianiste est Christine Hartley-Troskie, que vous avez déjà entendue au cours de ces pages, car nous avons souvent joué ensemble, et ces enregistrements, ainsi que d'autres, faits en 2005 sont le résultat d'une recherche et d'un travail qui n'ont jamais cessé depuis 25 années.

 

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Deux pièces extraites de cette immense fresque qu'Albeniz a nommée Iberia, et dans laquelle il passe en revue chaque facette de chaque région d'Espagne, utilisant pour cela toutes les possibilités du piano, tant techniques que sonores.

1) Evocaçion

2) El puerto

Retour Bric à brac

flagoftheunitedk

Berceuse

Nocturne op 9 n° 2

Nocturne n° 1

Étude n° 7 (sur le rubato)

Evocacion, El Puerto.

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