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Quatuor n° 34, op 65

George Onslow (1784-1853), Né à Clermont-Ferrand, et mort à Clermont-Ferrand, est donc malgré ce qu'il semblerait, un Auvergnat. Pourtant sont père, était un Lord Anglais venu se réfugier en France à cause d'un scandale, et qui épousa ensuite une Française. George passa en France la plus grande partie de son existence, mises à part quelques années, les plus chaudes de la révolution, durant lesquelles son père retourna avec sa famille en Angleterre pour éviter de perdre la tête, ou comme disait ma mère-grand', pour éviter de repenser à tout ça à tête reposée, voire même la tête froide. Mais ce fut de courte durée.

Bien qu'on en ait reparlé depuis quelques années, Onslow est toujours un grand méconnu, surtout d'ailleurs en France, où les idées, écrites une fois, par "un-qui-sait" dans une encyclopédie ou une autre, sont ensuite reprises sans même les vérifier par les suivants qui eux aussi "savent".

Il est certain qu'en cette première moitié du 19e siècle, la musique de chambre n'avait pas vraiment pignon sur rue en France, et que ce qui remportait les suffrages unanimes, c'était l'opéra, de préférence Italien, et de préférence leurs moins bonnes productions, c'est-à-dire faciles, et ainsi bien sûr que toutes les copies, toutes les imitations, qui en furent faites chez nous.

Donc, les critiques de l'époque jugeaient d'un œil dédaigneux ceux qui s'essayaient de faire paraître ou de faire jouer des pièces seulement écrites pour un quatuor ou un quintette (quelle misère!)… pensez, même pas un texte à quoi se rattrapper, ni quelques roucoulades pour égayer un peu l'ennui d'une pièce qui finalement n'ayant même pas de paroles, ne veut rien dire !

Donc, les critiques classèrent Onslow parmis les bien gentils amateurs. Bon, il essaya de passer au travers de ce barrage en composant quelques opéras (2 ou 3), mais ceux-ci étaient écrits non pas avec des mélodies faciles, accompagnées de simples ploum-ploums… mais avec de vraies phrases musicales, et accompagnées par un orchestre riche et polyphonique (il voulait bien être admis du public, mais pas au prix de concessions), alors personne n'y comprenait plus rien (surtout les critiques), et encore une fois, ceux-ci lui refusèrent le droit au génie.

Pourtant, hors de France, les publics un peu plus évolués, reconnaissaient en Onslow un compositeur de valeur… Il semble bien que Schubert fut influencé par lui, et quelques autres aussi (on a aussi mentionné césar Franck.…). Plus tard, l'Angleterre l'admit dans sa "Philharmonic society", ce qui incita la France pour ne pas être en reste à finalement faire de même et lui donner le poste d'académicien… bon , même si l'endroit est plutôt comparable à une étagère sur laquelle on pose des bustes en plâtre, c'est une preuve qu'on a bonne presse… pas la preuve du génie, mais ce n'est pas incompatible, et ça arrive même parfois… Pagnol par exemple fut académicien. Ce fauteuil d'ailleurs est celui qui était supposé accueillir Berlioz, mais cela n'altéra en rien l'admiration de celui-ci pour Onslow, et il prononça même cette phrase : « depuis la mort de Beethoven, Monsieur Onslow détient le sceptre de la musique symphonique en Europe » ce qui est un compliment de choix, venant de Berlioz.

Onslow composa beaucoup, tout au long de sa vie, depuis environ 1810 jusqu'à sa mort en 1853, et il édita 36 quatuors à cordes, autant de quintettes à cordes (avec suivant les cas 2 violoncelles, ou 2 altos, ou encore violoncelle et contrebasse), et puis bien sûr les opéras dont je parlais plus haut, mais encore 4 symphonies, 2 sextuors avec piano et 2 septuors avec piano, un nonette, 6 trios avec piano, autant de sonates pour violon et piano, 3 autres pour violoncelle (ou alto) et piano, des pièces pour piano… 

 Si on veut bien se donner la peine de calculer, ça fait, étalé sur une quarantaine d'années, plus de 120 œuvres importantes (quatuors, quintettes, symphonies opéras…), soit 3 par ans en moyenne…

Ignace Pleyel (1757-1831), voir à son propos les notes ICI .

 

 

Bernhard Molique (1802-1869) compositeur Allemand (né à Nurenberg, mort près de Stuttgart), fut d'abord un violoniste, élève de Spohr, fit de nombreuses tournées dans le monde, vécut quelques années à Londres, avant de revenir en Allemagne. Lorsque j'étais élève, à Bruxelles, quelqu'un m'ayant offert une pile de vieilles partitions, j'y avais remarqué, dans un album à bon marché (non par le contenu, mais pour la qualité du papier qui tombait doucement en poussière), deux petites œuvres mineures de Molique, deux mélodies, qui pourtant m'avaient frappé par leur qualité. Beaucoup plus tard, le nom m'étant resté en mémoire, je fis quelques recherches à la Bibliothèque nationale, et j'y trouvai 3 quatuors de ce compositeur, qui par ailleurs avait aussi composé 2 messes, un oratorio, une symphonie, 6 concertos de violon, 8 quatuors à cordes, 2 trios avec piano, des duos variés, etc.

 

 

Pierre Rode (1774-1830), un Bordelais , violoniste et compositeur de grand talent (Beethoven l'admirait, et, lors de la visite que lui fit Rode à Vienne [et même s'il dédia l'œuvre à quelqu'un d'autre], termina pour lui sa dernière sonate pour piano et violon) après une carrière qui le mena partout en Europe, et même à Saint Petersburg ou il demeura quelques temps, revint en France où il enseigna au tout nouveau Conservatoire de Paris. Il y collabora avec deux autres grands interprètes, Baillot et Kreutzer, à l'élaboration de la méthode de violon du Conservatoire de Paris, oubliée aujourd'hui, et c'est bien dommage. Baillot qui demeura le seul survivant des trois pour la terminer, y mentionne une chose intéressante, en comparant le jeu de Rode et celui de Viotti (créateur de l'école Française de violon et professeur de Rode) : "Alors que Monsieur Viotti préférait changer de corde plutôt que de changer de position (monter et descendre la main), Monsieur Rode lui, préférait pour le timbre et le chant, demeurer sur la même corde et déplacer la main" (je cite de mémoire).

Quatuor n° 2 op 17

Quatuor de Rode

Quatuor de Pleyel

George Onslow, Pleyel, Molique, Rode, Eugène Ysaÿe, Guillaume Lekeu, Paolo Litta, Henri Woollett

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Jean-Claude Féret
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